Expérience


Expérience


En Asie. 2 semaines en Chine, 30 jours en Mongolie. Je ne sais pas à quoi m'attendre ni ou je vais. Je ne connais rien ni personne. Voici l'expression des impressions d'un parachuté à l'autre extrémité des cultures. Un grand type un peu perdu qui sort de son ile placenta pour essayer de renaître dans un autre monde, juste pour voir...

J'essaierai, au gré des possibilités, d'inscrire ici quelques extraits de mes notes de voyage.

Wednesday, June 1, 2011

Si la Mongolie jouait dans un band de death metal, elle jouerait de la bass (-Bruno Blanchet)




Ce matin, y'avait le désert dans ma fenêtre en ouvrant mes yeux. Il défilait et y'avait personne. Ni dans ma cabine, ni dehors. Je venais de rêver au Québec, je crois. Je crois que j'ai rêvé a Stéphane, et que je venais de revenir de voyage. J'avais oublié de visiter la Mongolie, et je m'en suis rendu compte une fois revenu a Montréal, en lui racontant mon voyage. Sacré Steph! Si t'avais pas été là, je l'aurais peut-être raté. Quand je me suis réveillé j'étais soulagé: l'horizon plein de sable défilait devant mes yeux derrière la fenêtre de la cabine. C'était magnifique. J'avais faim et je puais comme un gars qui est dans un train depuis une vingtaine d'heure, mais y'avait personne à impressioner... ça faisait du bien.

La Chine, je crois pas y retourner. Beaucoup trop de monde et sans la langue j'ai l'impression de rester en première vitesse. Comment découvrir la Chine sans parler aux chinois? Les paysages sont extrêmement impressionnants, surtout en sortant de Beijing. À croire qu'ils ont construits des montagnes avant les jeux de 2008 pour plaire au touristes. (sans blague, il parait qu'ils ont peinturé certaines montagnes de roche en vert, pour donner une impression environnementale... c'est un oui-dire, désolé pour ça).

Donc, je suis revenu du wutaishan le samedi. J'en ai profité pour dormir un peu, me remettre de cet interminable trajet de bus. Trajet ou j'ai constaté que les chinois n'avaient pas le pied marin; cette ville est dans les montagnes et le chemin les serpente. Après une heure, des bruits de gorges et de purge d'estomac douloureux parcouraient l'habitacle d'un côté à l'autre. J'ai parcouru les magnifiques paysages montagneux du nord de la chine accompagné d'une symphonie vomitoire généralisée, mais sans odeur... ce qui m'a surpris, et sans liquide à mes pieds... les petits sacs étaient déjà disposés à cet effet.





Donc 6 heures plus tard, de retour à mon vieil Hostel le Qian Men. Ils étaient contents de me voir (comme tous les chinois). Après une sieste et un repas, j'ai rencontré un sympatique belge, Harry, qui voyage en Chine depuis environ un an, avec sa copine chinoise, qu'il a rencontré a Shanghai. Il était dans le même état que moi. Nous avons donc partagé un moment de beuverie, sans sortir de la cour intérieur de l'hostel, déjà assez pittoresque pour savoir qu'on est en Chine. Ce qui était suffisant.

Puis on a recommencé le lendemain, à compté de 10h00 le matin, au grand étonnement de nos hôtes. Bien à l'abris de la frénésie qui vie dans les rues. Beijing vaut la peine de se taper cette frénésie, pour 5-6 jours peut-être, après quoi j'ai commencé à connaître la ville et attendre mon train pour me casser.

Je me suis endormi la veille de mon départ avec plusieurs bières dans les veines, en plus des quelques verres d'alcool maison Hongarien partagé par une famille bornée, du même pays, qui visitaient la Chine et étaient prêts à s'en sauver assez rapidement (Il ne pouvaient s'habituer aux gargarismes et autres bruits organiques des chinois qui font parti du charme pittoresque de leur merveilleuse patrie).

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Après un long et magnifique voyage de 30 heures (incluant 4 interminables heures à Erlian, les douanes, entre 20h00 et minuit) Le train ralenti devant la gare de Ulaanbaatar. La chance, encore une fois, me frappa de son douillet lambeau de cachemire quand Jacky, le type avec qui j'avais commencé à organiser un voyage dans le centre de la Mongolie, mais que j'avais annulé, faute de volontaires pour nous accompagner et ayant été référé à des amis mongoles de la personne avec qui je voyage, tenait quand même a me dire bonjour et me rencontrer. Très sympatique conversation sur la Mongolie, sur nous même et ainsi de suite. Retraité, il est tombé en amour avec la Mongolie, et la Mongole par la même occasion. Il y vit en permanence depuis quelques années.

La chance, donc, car le guesthouse qui était sensé venir me prendre n'était pas au rendez-vous (longue histoire). Les raccoleurs s'en donnaient à coeur joie! Je ne sais pas ce que j'aurais fais sans lui! Merci Jacky, tu m'as été d'une aide très précieuse!

Ulaanbaatar: ville tellement moche... mais c'est ce qui fait son charme. Les bâtiments qui datent du régime soviétique sont en état de decomposition. Le traffic est aussi intense qu'en Chine. Les gens conduisent de façon agressive. On se croirait à Montréal, mais pire. Comme si les voitures d'Ulaanbaatar disaient tout haut ce que celles de Montréal pensent tout bas.

D'après Mooghi, employé d'une entreprise touristique que j'ai rencontré pour... faire du tourisme, me dit que c'est leur sang nomade: Depuis peut-être deux génération seulement que les habitants d'UB y vivent massivement. Ils ont cette réticence à l'ordre, aux règles. Vivre dans des carrés, de petits logements, le code de la route. Vivre "ensemble". Et les touristes... ah les touristes! Le cash qu'ils ont.

Je suis sorti manger quelque chose, pendant que le soleil se couchait. À mon arrivé dans la petite cafétéria, où ils servent de bons dumplings au mouton haché, 3 jeunes Mongols me regardaient avec une attitude méchante. Les patches sur leurs manteaux déchirés étaient aussi déchirées, et leur regard me faisait ingurgiter mes dumplings avec une certaine nervosité... et une rapidité que je sens encore, à cause du mal de ventre. Heureusement que j'étais tout près de ma guesthouse... tout va bien, et je suis ben content! Mais demain je ne sortirai pas après 20h00. Et je ne m'aventuerai (oui, il y a TUERAI dans aventuerai) plus dans de petites rues louches en croyant prendre un raccourci. (Plus tôt cet après midi, sans réfléchir, je marchais pour me rendre à un point x... Quand j'ai levé les yeux et constaté où j'étais, j'ai été pris d'une panique que j'avais rarement senti... c'est en marchant d'un pas rapide, mais en gardant une cigarette au bec afin de montrer que j'étais encore plutôt cool (ne pas montrer que je panique) que j'ai regagné la rue principale... étrangement et de façon circonstantielle nommée "Peace Avenue")

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Samedi je pars pour le Gobi, avec 5 autres voyageurs, durant 7-8 jours. Ça risque d'être fort intéressant! Les photos vont venir après ce petit voyage, car ici j'ai peur de sortir ma caméra. Même mon iPhone, je ne le traîne pas. Mon passeport non plus. En fait je ne traîne que mes vêtements et maximum 50 000 tugrog. Selon les mises en garde de Jacky, du Lonely Planet, et du guesthouse, c'est beaucoup plus sécuritaire de laisser tout ce qu'on a dans le petit coffre prévu à cet effet, dans notre chambre.

Je suis vraiment une moumoune! Une poule mouillée! Un petit poussin dans une grande ville!
Je cite encore Bruno Blanchet: "En chine, j'étais le plus grand. Ici je suis plutôt intimidé." Le regard des Mongols est intense, perçant. Comme celui d'un loup (justement, mythique Ancêtre des Mongols) Ils ont les yeux plissés, pas seulement bridés, mais comme s'ils regardaient le soleil. Ils ont quelque chose de sauvage et de vraiment très beau (le terme sauvage n'ayant aucune connotation péjorative ou condescendante, mais poétique, une racine qu'ils conservent, avec leur descendance guerrière de Khan.) Bon, je commence à divaguer, il se fait tard.

À Bientôt!




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...Ah oui, Mathieu tient absolument à savoir comment vont mes selles. Mes selles vont bien Mats. Je suis en pleine forme. Je trouvais que j'urinais beaucoup après avoir pris le train, mais je me suis rappelé que je buvais vraiment beaucoup d'eau, et de bière. Donc tout est normal: je suis régulier. J'ai rencontre un couple de Halifax qui parcourent l'Asie depuis 3 ans maintenant. Jamais eu de problème de santé, jusqu'au jour ou ils ont passé 5 jours en Inde. Il faut faire attention et ne pas manger ce que l'on trouve par terre ou dans les poubelles... ou ce qui semble bouger ou simplement trop... ce qui n'est pas mon problème car chercher à manger est un défi. Donc je m'en tiens au minimum.